Le compositeur et artiste sonore Alessandro Bosetti propose une création sonore collective entre texte, voix et son, centrée sur les inflexions de voix à partir d'une relecture de la pièce de théâtre « Pour un oui ou pour un non » de Nathalie Sarraute
Dans le cadre de la semaine de workshops du réseau L’École(s) du Sud et du partenariat Cipm / Beaux-Arts de Marseille INSEAMM, le compositeur et artiste sonore Alessandro Bosetti propose des rencontres de création entre texte, voix et son, centré sur les inflexions : ces changements, variations et modulations minimes de la voix qui finissent par produire un effet significatif dans les sphères sonores et sémantiques. Au cours de cette rencontre, Bosetti guide les participants dans une écriture sonore (text sound composition) librement dérivée de Pour un oui ou pour un non (1981) de Nathalie Sarraute – autrice majeure du mouvement du Nouveau Roman et habituée à l'adaptation radiophonique de ses textes. Dans cette courte pièce, une série d'inflexions minimales font prendre à une phrase très simple (« c’est bien ça ») un nombre croissant et kaléidoscopique de significations au point de mettre en crise l’amitié de longue date entre les deux protagonistes. Partant de cette donnée littéraire et se nourrissant des formes du Neue Hörspiel, de la performance radiophonique et de la poésie phonétique, ensemble ils exploreront la possibilité de nouvelles formes artistiques à cheval entre le son et le sens. Le texte sert de prétexte à une série d'exercices et de protocoles axés sur les inflexions et les moindres variations sonores (mise en œuvre de microtonalité, variations phonétiques, variations contextuelles, répétitions) et aboutit à une création sonore collective. Une grande importance est accordée aux pratiques d'écoute et de méditation visant à apprécier les différences et les variations infimes du son et à être capable d’agir sur leurs proportions. Création sur la musicalité de la parole et du langage, qui traverse traverser et déforme un objet littéraire en se confrontant aux inflexions microtonales, glissements sémantiques et transformations phonétiques et en ajoutant les registres de l’étrange, du uncanny et du légèrement déplacé aux matériaux par ailleurs familiers que sont les mots.  |
